Devant l’explosion d’excellent jeux qui sortent chaque année, nous (passionnés de jeux) achetons (beaucoup) plus de jeux qu’il y a 10 ou 15 ans. Et même quand nous demeurons raisonnables, c’est notre meilleur ami qui s’engage dans 3 projets Kickstarter chaque semaine en plus de participer à de nombreux festivals d’où il rapporte tous les jeux qui “buzzent” et auxquels il “faut” avoir joué…
Nous jouons par conséquent beaucoup moins de parties de chaque jeu, sans pourtant que la qualité de ces jeux ou le plaisir qu’ils nous procurent ne soient en cause.
Comme plusieurs, j’ai cru un temps que les jeux “à campagne”, qui ont “une fin” (Pandemic Legacy, Charterstone, Star Wars - Assault sur l’Empire, voire Zombie Kidz Évolution), constituaient l’aboutissement de cette tendance à passer plus rapidement au jeu suivant. Logiquement, si un jeu a une “limite”, on y jouera moins. J’avais tort. Du moins en partie.
Dans les prochaines semaines, je vais boucler une campagne de Gloomhaven avec des amis. Près de 30 parties d’environ 2 heures chacune. Jamais au grand jamais nous n’aurions autant remis sur la table un jeu de ce type. Aussi bon soit-il. Avec Thibaud de la Touane (éditeur Triton Noir, colocataire des bureaux du Scorpion) et nos conjointes respectives, nous avons entrepris de passer à travers la saison 01 de Pandemic Legacy. Malgré les embûches de la vie de famille (enfants en bas âge, etc.), nous nous planifions nos rencontres pour être certain de ne pas perdre le fil. Et nous jouerons près de 20 parties d’un jeu, alors que nous ne jouions que très occasionnellement ensemble.
Bref, le fait d’avoir un objectif, de voir la fin d’une chose nous invite à y revenir davantage… Nous jouons un plus grand nombre de parties à des jeux dont le potentiel est plus limité. Curieux paradoxe, n’est-ce pas?
Une fois par mois, le Grand Boubou du Scorpion partage ses réflexions d'éditeur avec vous. De l'évolution du marché à la rédaction des règles, en passant par les mécanismes de jeux.
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